Fin avril 2022, je suis en camp à Alicante en Espagne avec l’équipe nationale junior pour préparer la saison qui arrive. Les premiers pas à l’extérieur et sous le soleil sont chaque année tellement importants; ils font du bien au mental qui est fatigué après tout un hiver à s’entraîner dans des salles et donnent l’énergie et la motivation nécessaires pour attaquer une nouvelle saison. Seulement, cette année-là, le plaisir sera court pour moi. Deuxième jour sur place et deuxième entraînement, j’atterris mal d’un saut et mon genou craque. Il gonfle instantanément et il m’est impossible de terminer l’entraînement. Le lendemain, la situation empire; mon genou est encore plus enfle et j’ai de la peine à marcher. 

Premier coup à encaisser : fini les entraînements pour cette semaine. 

De retour en Suisse après une semaine qui n’aura pas eu l’effet espéré sur mon mental, le médecin m’explique que l’IRM montre une forte lésion aux cartilages du genou. Le problème, m’explique-t-il, c’est que le cartilage ne se reconstruit pas, il faut juste laisser le temps au genou de dégonfler et ensuite, commencer la physio pour reconstruire les muscles. Un mois et demi plus tard, je suis de retour à l’entraînement, motivé et bien déterminé à enfin commencer cette nouvelle saison. Les premiers entraînements se passent bien et je joue mon premier tournoi sans faire ma plus belle performance mais content d’avoir pu ressentir à nouveau cette sensation de compétition. 

Cependant, alors que tout allait mieux, il a suffi d’un exercice un peu trop demandant chez la physio pour que mon genou gonfle à nouveau. Et cela se répéta plusieurs fois; ça allait mieux quelques jours, juste le temps de faire deux entraînements, puis ça gonflait, il fallait de nouveau s’arrêter et c’était de nouveau un coup pour le moral. A ce moment là, je n’avais pas le courage de voir et d’accepter la situation dans laquelle j’étais. Comme si mon corps répondait sans cesse à mes envies de reprendre par un nouveau gonflement, éteignant à chaque fois la flamme qui brûlait en moi et qui avait de plus en plus de peine à se rallumer. Jusqu’au jour où elle ne se ralluma pas, laissant place à ma raison et aux nouveaux avis des médecins qui me disaient de stopper, de faire l’impasse sur cette saison pour laisser le temps à mon corps que j’avais usé encore et encore ces dernières années de se reposer. Alors, je n’avais plus d’autres choix; même si cela ne m’était pas arrivé depuis mes débuts en volley, il fallait que je fasse une longue pause. 

Vous l’aurez compris, ce fut un été 2022 compliqué…